Les jeunes réinventent les usages de la lecture


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Publié aujourd’hui à 17h00, mis à jour à 17h05

Les jeunes lisent, mais leurs parents ne le savent pas toujours. Alors que les adultes les croient sacrifiés sur l’autel d’Internet et des smartphones, avec pour unique perspective culturelle leurs écrans, ils ne sont en réalité pas la génération perdue pour la lecture. Au contraire. Et l’industrie du livre en profite, malgré un marché de l’édition à la peine. Les « adolécrans » – néologisme dérivé de l’américain screenagers pour désigner les 13-19 ans hyperconnectés – n’ont ni découvert la lecture lors des confinements de 2020 et 2021 ni parce que celle-ci a été déclarée « grande cause nationale » (jusqu’à l’été prochain) en France.

Les millennials et leurs cadets sont bien des lecteurs de livres. « Les jeunes lisent de plus en plus », confirme Magali Fourmaintraux, secrétaire générale des Petits Champions de la lecture, association fondée il y a dix ans et présidée par Antoine Gallimard, PDG du groupe d’éditions Madrigall. Un sondage Ipsos pour le Centre national du livre (CNL), publié en mars, le montre : les 7-25 ans sont 93 % à se dire « lecteur », que cela soit « dans le cadre des loisirs, par goût personnel » (81 %), avec en moyenne cinq livres lus au cours des trois derniers mois, ou bien « pour l’école, le travail » (76 %), avec deux livres lus sur la même période. Des enfants aux ados (les 7-19 ans), ceux qui lisent dans le cadre de leurs loisirs sont passés à 83 %, contre 78 % six ans auparavant.

« Malgré un temps croissant passé sur les écrans, les jeunes lisent toujours autant ! », rassure également la récente étude « Junior Connect’ », réalisé par Ipsos. Les 7-25 ans passent trois heures cinquante minutes en moyenne par jour sur les écrans, contre seulement trois heures quatorze par semaine consacrées à la lecture. Mais s’ils possèdent en moyenne près de trois types de terminaux (smartphone, console de jeux…) chacun, 61 % des plus de 13 ans ont lu un livre au cours des trois derniers mois.

Le rôle des plates-formes vidéo

Reste à savoir ce qui les attire. Chez les préados et les « jeunes adultes », l’identification aux personnages semble déterminante. « J’ai regardé les trois premiers films de la saga After sur Amazon Prime Video, après en avoir entendu parler sur TikTok. Je suis impatiente de voir le quatrième film qui va bientôt sortir. Je me suis très vite identifiée à l’héroïne Tessa, blonde comme moi et avec le même caractère ! J’en suis devenue tellement fan que j’ai lu les 2 500 pages de l’édition intégrale reprenant les cinq tomes de l’édition française », témoigne, enthousiaste, Violette, 15 ans.

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Catégorie article Politique

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